Dom de Miscault 2018
La découverte d’Alexandre Pavlovitch LOBANOV s’inscrit dans un contexte géopolitique exceptionnel et remarquable ; Contexte dont la confusion a été entretenue et s’est même développée au profit d’une vision erronée d’un commerce international qui fait flores depuis plus de 35 ans et qui a précipité la chute chaotique de l’ex bloc socialiste. Une confusion entretenant les malentendus y compris en ce qui concerne Alexandre Pavlovitch Lobanov.
De l’inattendu au malentendu
La Russie jusqu’à aujourd’hui demeure pour les occidentaux, terra incognita suscitant d’autant plus de curiosités qu’elle entretient bien des fantasmes dont le point d’orgue est stigmatisé par la chute du Mur de Berlin : Après des semaines de manifestations et contre toute attente dans la soirée du 9 novembre 1989. À Berlin-Est, nombreux sont ceux qui assistent en direct devant la télévision à la progression des évènements, puis se lèvent et sortent : le mur tombe dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 novembre, après plus de 28 ans d’existence. La situation géopolitique de l’URSS avait radicalement changé dès 1989. Le 14 janvier 1989, déjà, un pas important était franchi en vue du retour en politique de Boris Eltsine : La rue, dans un district de Moscou avait choisi Boris Eltsine qui s’était prononcé en faveur du multipartisme. Boris Eltsine devient le candidat aux élections du Congrès des députés du peuple du Soviet suprême, alors que Mikhaïl Gorbatchev l’avait dénoncé un mois plus tôt après avoir pourtant, ébranlé l’URSS depuis 1985, avec sa politique de glasnost et de perestroïka qui ouvrait des perspectives considérables… L’ouverture et l’apparente stabilité psychologique que Boris Eltsine incarnait alors, lui vaudra même, le soutien des intellectuels.
Le 29 mai 1990, Boris Eltsine est élu président du Soviet suprême de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, ce qui fait de lui le premier président non communiste d’une république soviétique. Il va pouvoir jouer un rôle prépondérant l’année suivante dans l’échec du putsch qui a marginalisé M Gorbatchev. Le 21 août 1991 la majorité des troupes envoyées à Moscou s’était rangée aux côtés des manifestants ou ont fait défection. Boris Eltsine annonce la fin du putsch le 22 août 1991, tandis qu’une image, des jours précédents, diffusée dans le monde entier, montrait Eltsine se tenant debout sur un blindé condamnant la « junte ».
Le coup d’État échoué, Gorbatchev, éloigné dans sa datcha en Crimée où il avait été assigné à résidence, retourne à Moscou, après le putsch. Après quelques autres pérégrinations et coups de forces plus ou moins rocambolesques Mikhaïl Gorbatchev fut contraint d’abord de démissionner de son poste de secrétaire général tout en restant président de l’Union soviétique pour enfin, laisser définitivement sa place à Boris Eltsine. L’échec du coup d’État précipita les effondrements des institutions de l’Union. L’action de Eltsine conduit, en quelques mois, à la dissolution de l’Union soviétique qui se solda pour le peuple, par une crise sans précédent : les russes, absolutistes, contrairement aux asiatiques avaient vu leur paysage économique concentré jusqu’à 95% sur le matériel de guerre réduit à zéro d’un coup. En avril 1991, le Gosplan qui œuvrait depuis 1921 sera dissout par l’Union soviétique, elle-même. L’une des grandes surprises de l’histoire militaire moderne est l’effondrement des forces armées en 1991, ainsi que l’État-parti avec lequel elles étaient inextricablement liées. Dans un travail important, le général William E. Odom, un officier distingué et reconnu pour ses compétences intellectuelles de l’armée états-unienne retrace, à la fin des années 90, l’ascension et le déclin de l’armée soviétique, affirmant que cela avait eu un impact beaucoup plus important que ce qui en avait été perçu en Occident non seulement sur la politique mais surtout sur le développement économique de la Russie. Le général William E. Odom, affirme que Gorbatchev avait compris qu’une réduction drastique du secteur militaire et du secteur militaro-industriel était essentielle à la pleine mise en œuvre de la perestroïka et que cette prise de conscience avait conduit à la dissolution de l’Union soviétique. Lorsque Gorbatchev a essayé de transférer des ressources de l’armée au secteur civil pour surmonter la stagnation économique, il a dû réviser l’idéologie officielle afin de justifier le retrait de l’armée de sa place centrale.
En 1992, Eltsine a sa cote de popularité au plus haut : Comme ancien leader de l’opposition démocratique en URSS, opposé aux putschistes de 1991, à savoir que le KGB était aussi réticent aux putschistes. Le lendemain de son élection, Boris Eltsine propose de rendre la Fédération de Russie dans les « 100 jours » autonome en tout, en maintenant le dialogue avec Gorbatchev. Une véritable guerre avec le pouvoir central communiste s’engage sur les lois et les compétences confrontées au désir de faire passer l’économie communiste en faillite à une économie de marché sur le modèle occidental, déchaine les passions, sans parler des affrontements personnels entre les deux figures en place : Eltsine, le courageux s’oppose à Gorbatchev qui a essuyé les plâtres.
L’Occident déferle en Russie
C’est à ce moment-là, en 1992, précisément, durant cette période où l’on assiste au démantèlement de l’URSS que Jean-Claude de Miscault est envoyé pour des raisons professionnelles en Russie. Je l’accompagne puisque ma deuxième langue, avait été le russe, à laquelle j’avais été initiée par un ami hongrois qui avait dû fuir Budapest à pied en janvier 1957, alors qu’il n’avait pas encore 15 ans. Pour des raisons encore plus personnelles, ce pays me touchait particulièrement, puisque, toute mon enfance et adolescence, nous avions un mur mitoyen avec la représentation commerciale d’URSS. L’atmosphère de guerre froide a baigné toute mon enfance au propre comme au figuré.
C’est dans ce contexte d’ouverture troublée et troublante
que s’inscrit la découverte d’Alexandre Pavlovitch Lobanov à Iaroslavl
Depuis le 5 mars 1953, date de la mort Joseph Staline (1879-1953) des alternances d’ouvertures et de fermetures du pouvoir soviétique, soufflent le chaud et le froid sur le peuple russe fragilisé par la guerre mais surtout par les purges staliniennes qui sévissaient depuis 1935. Pour faire simple, les dernières avant-gardes russes s’étaient trouvées des niches dans cet atmosphère post stalinienne où les plus forts s’imposaient mais le plus souvent en porte à faux jusqu’à l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev en 1985 où la plupart des refuzniks furent enfin autorisés à émigrer… sans avoir pu, précédemment vraiment instituer une nouvelle façon de résister à la pensée unique. Si des mouvements variés s’articulant autour des underground débutent dès 1970, d’une manière générale, la jeunesse plus ou moins informée s’y réfère et vit cet underground avec passion, véritable bouillon de culture. C’est ainsi que, malgré le rideau de fer encore d’actualité, les frontières, toujours poreuses alors que les études scientifiques dures ou molles en URSS ont toujours été valorisées, les esprits curieux sont en marche ! C’est dans cette atmosphère, que dans le courant des années 80, le Docteur Vladimir Gavrilov, dans le cadre de ses études de médecine s’intéresse à l’art des marginaux, sujet très largement étudié dès la fin du XIXème par nombre de curieux et érudits en Europe comme en Russie… J’en donnerai pour exemple, les plus célèbres et pour faire court : Les travaux de Hans Prinzhorn en 1919-1921, à partir de la clinique psychiatrique de Heidelberg, et pour la psychiatrie en Russie, les très nombreuses recherches et collectes de Pavel Karpov, le clinicien et le théoricien dont il dira lui-même qu’il a recueilli ce matériel tout au long de son activité professionnelle, au sein des hôpitaux psychiatriques de Moscou… Et beaucoup plus tard, pour le sujet qui nous concerne, sans doute seulement au début ou à la moitié des années 90, Gavrilov dans le cadre de ses études pour ses cours au sein de l’Académie de médecine de Iaroslavl et de sa survie, commence à amasser des travaux de patients psychiatriques, alors que son frère Igor, professeur de mathématiques et marié à une psychologue ouvre le Jazz Center de Iaroslavl dans une des magnifiques maisons anciennes du centre-ville historique. Tandis que la « Maison de l’amitié » dans le cadre du jumelage avec Poitiers signé en août 1970 sera inaugurée en 2001. Située, de même au cœur du centre historique de Iaroslavl, cette maison du XVIIIème siècle, restaurée par des artisans russes et poitevins, est devenue un centre culturel prisé, vitrine de la Ville de Poitiers et de sa région. Aujourd’hui, on nous assure que de nombreux échanges associatifs, universitaires, culturels ou sportifs ont lieu régulièrement entre les deux villes. Jusqu’en 2000 et d’après ce que j’ai vu les échanges étaient réduits au strict minimum, profitant à quelques happy few.
À la fin des années 90, c’est ainsi que les œuvres de Lobanov, se retrouvent naturellement, dans le fatras d’INYE, grâce à Vladimir Chestakov qui avait été psychiatre à Afonino.
En 1999, le Musée des Outsiders s’ouvrait à Moscou. Tandis qu’en France, la collection abcd qui avait gravi des échelons avec force indélicatesses se met en place, ne possèdera pas de Lobanov avant la fin 2000. Je souligne d’emblée ces faits car l’histoire Lobanov a été manipulée pour les besoins de la cause des marchands intéressés illico presto. Cette conjoncture historico- personnelle a motivé ma colère et mon ressentiment que les mêmes se gardaient bien de prendre en compte tout en exerçant un soin particulier à étouffer toutes velléités de clarification avec l’aide des institutions qui se mettaient en place en Russie comme en France. Nos ambassades aussi bien française que russe ne cherchaient pas à en savoir plus. J’étendrai cette constatation au Viet Nam où je me rendais aussi régulièrement qu’en Russie depuis le début 1992, car les comportements de ces pays frères n’étaient pas sans similitudes et les politiques occidentales à leur égard aussi stigmatisées.
Avec l’effondrement de l’URSS de 1989 à 1992
s’ouvre une ère tout à fait imprévisible voire improbable
Tout était possible avec Eltsine et l’a été jusqu’en 1999 mais aussi en ce qui nous concerne dans le pays. J’en ai été témoin et actrice, malheureusement en post underground et à mon corps défendant, car j’étais marginalisée pour des raisons bien particulières depuis longtemps déjà chez nous en France. Force fut de constater que progressivement avec l’arrivée de Poutine, en 1999, soutenu par le KGB, tout s’est refermé peu à peu avec la mise en place d’un ordre apparent baigné d’idées populistes.
En 1991, lors des premières élections libres et ouvertes, Gavriil Kharitonovitch Popov, professeur d’université est élu maire de Moscou mais démissionne en juin 1992 pour laisser la place à Iouri Mikhaïlovitch Loujkov. M Loujkov, président du gouvernement de la ville de Moscou (l’organe exécutif du Conseil de la ville), est nommé maire par B. Eltsine. Loujkov jouissait du soutien de la population moscovite pour ses engagements sociaux.
Dès l’entre-ouverture, j’ai été extrêmement bien accueillie à Moscou ; l’appétit des russes face à cet appel d’air était d’autant plus fort que les candidats à l’aventure n’étaient pas nombreux en ce début des années 90. J’ai donc été invitée, très facilement, pour un certain nombre d’expositions, dans des lieux prestigieux mais à l’abandon … jusqu’à ce que l’on me propose sous le patronage de Iouri Loujkov, quasi en disgrâce, fin 1998, une exposition au Musée des arts de Iaroslavl qui dépend de Moscou.
Iaroslavl (Ярославль), est une des plus anciennes cités de Russie. Elle est la capitale administrative de l’oblast de Iaroslavl, au confluent de la Volga et de la Kotorosl, à 282 km au Nord-est de Moscou. Sa population dépasse, aujourd’hui, les 600 000 habitants. Desservie par le transsibérien, elle a été depuis 1870 et 1893, reliée à Moscou, Saint Pétersbourg, Vologda et Kostroma par le chemin de fer. Elle fait partie de l’Anneau d’or, constitué de cités princières, formant un anneau autour de la capitale et abritant de remarquables kremlins et monastères. Le centre ancien de la ville est depuis 2005 inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. La ville est mentionnée pour la première fois en 1010. Elle a été fondée par Iaroslav le Sage pour assurer la protection de la route entre la Volga et Rostov Veliki. L’emblème de la ville est un ours dressé brandissant une hallebarde qui, selon la légende, rappelle que Iaroslav le Sage aurait à cet endroit même, combattu un ours remarquable par sa taille et sa force. À l’époque, Iaroslavl était l’une des villes les plus orientales de la Rus’ de Kiev , entité politique la plus ancienne, commune à l’histoire des trois États slaves orientaux modernes : Biélorussie, Russie et Ukraine… Puis à partir de 1218, Iaroslavl fut le centre d’une principauté indépendante. Du fait de sa situation géographique, la ville se développa rapidement grâce au commerce sur la Volga et nombre de commerçants et artisans vinrent s’y installer. Dès cette époque, les premières églises et monastères y sont érigés. Au cours de son histoire, la ville est rasée et reconstruite plusieurs fois : déjà, en 1238 quand elle fut attaquée par les Mongols.
En 1463, Iaroslavl est rattachée à la principauté de Moscou. En avril-juin 1612, elle sert de point de ralliement aux troupes qui libèrent Moscou des polonais l’année suivante. Iaroslavl garde son statut de ville commerciale et culturelle importante aux XVIIe et XVIIIe siècles. Plus tard, la ville devient un centre d’industrie textile qui s’est perpétué jusqu’à aujourd’hui et en 1796 elle devient la capitale d’un gouvernement. En 1805, le célèbre industriel Paul Demidov y fonde une école scientifique, qui est transformée en lycée en 1833.
En 1900 une ligne de tramway est mise en service.
Iaroslavl devient un centre d’industrie lourde après la révolution de 1917. Ce qui n’empêchera pas l’insurrection de 1918.
L’insurrection ou émeute de Iaroslavl, fomentée par l’Armée blanche s’est déroulée entre les 6 et 21 juillet 1918, mais a fini par être violement écrasée par l’Armée rouge. Durant le cours du soulèvement, les combats ont provoqué des dégâts matériels très importants. La ville est soumise à des tirs incessants d’artillerie, au feu des blindés et des bombardiers qui brûlent détruisent et pillent des quartiers entiers jusqu’à 80 % des édifices de l’ancien centre historique ont disparu. Plus d’une vingtaine de fabriques et d’usines ont brûlé parmi lesquelles la fabrique de cigarette l’« étoile des Balkans » ainsi que la fabrique d’allumettes, une scierie, une usine du traitement du plomb, un atelier mécanique. Du fait des bombardements et des tirs d’artillerie, 2 147 maisons d’habitations furent détruites (ce qui fit 28 000 sans-abris). Il faut encore citer : le lycée juridique Démidovitch avec sa bibliothèque réputée, une partie des centres commerciaux, des dizaines d’églises, 67 bâtiments administratifs de l’État, des installations médicales et culturelles.
Malgré la défaite de l’insurrection de Iaroslavl, celle-ci freina les développements des actions militaires dans l’Oural et sur la Volga en empêchant les bolchéviques d’envoyer leurs réserves sur ces fronts de la Volga et de l’Oural ce qui entraîna une lourde défaite des forces de l’Armée rouge. Du côté des forces antibolchéviques, après la prise de Iaroslavl le 21 juillet 1918, commença une période de terreur pour les insurgés et les habitants de la ville. Ainsi il est possible d’affirmer qu’à l’exclusion d’une centaine d’insurgés qui réussirent à s’échapper de la ville assiégée, pratiquement tous ceux qui ont participé à l’insurrection ont été tués : 5 004 personnes furent fusillées par les forces bolchévistes.
En 1958 fut inauguré sur la place soviétique de Iaroslavl un monument aux victimes de l’insurrection blanche !
Une université sera ouverte dans la ville en 1970 : l’Université d’État de Iaroslavl.
Aujourd’hui Iaroslavl reste un pôle de pétrochimie très important sous la houlette d’oligarques non moins puissants.
Filmer à titre scientifique mais interdiction de diffuser !
Les pillards sont toujours sans foi ni loi. C’était le 10 octobre 2000. J’avais emmener BD en Russie ! J’avais fait confiance à ses amies de la SFPE. Quelles furent mes/nos déconvenues voire beaucoup plus, sans compter les humiliations que j’ai du subir dès ce moment là jusqu’à aujourd’hui. DdM
–Une escroquerie de plus ! la SIPE AT, à ce jour, le 2 décembre, sinon par moi, n’a pas été informée de son implication dans ces « évènements ».
Quant à Madame Peiry, introduite comme tous, par moi, informe et par là même de ses implications, au dernier moment de ses exploits : Written by Lucienne Peiry in Article envoyé à Dominique de Miscault le :
11 novembre 2014 De : Lucienne Peiry <lucienne.peiry@bluewin.ch>
Objet : Nouvelle
Date : December 1, 2014 11:19:17 PM GMT+01:00
À : Lucienne Peiry <lucienne.peiry@bluewin.ch>
Lucienne Peiry prendra la parole dans le cadre du colloque moscovite “Outsider Art: Philosophical, Cultural and Psychopathological aspects”, qui a lieu les 8 et 9 décembre 2014 dans la capitale russe. L’auteur lausannoise interviendra le 8 décembre 2014 à la Lomonosov Moscow State University (MSU).
Lucienne Peiry bénéficie, pour cette conférence, d’un important soutien de la part de ????????????
Ce colloque a pour but de proposer une nouvelle approche de l’Outsider Art à travers les opinions et connaissances de différents experts internationaux, le but étant de percer certains mystères qui entourent encore aujourd’hui nombre de ces créations.
Parallèlement à cet événement se tiennent 2 expositions sur l’Outsider Art. L’une est encore à découvrir jusqu’au 25 janvier 2015 au Naïve Art Museum de Moscou.
– LES FAUX LOBANOV (article en préparation)
Pourquoi et comment ?
La Fondation en Russie
L_ABSURDITE.pdf
L’actualité en France
Une perspective et un souhait
– La figure mais de ce fait aussi les œuvres de cette figure magistrale de la Russie/URSS du XXè siècle doivent être mises en lumière et par là même sauvegardées. De même qu’Alexandre Lobanov a pu créer une œuvre et nous l’offrir, car il était dans un cadre privilégié à Afonino, de même devons savoir créer pur lui, une « bulle » au sein de la jungle du marché de l’art.
Il est si rare et son œuvre si exceptionnelle qu’il ne peut être « utilisé » et soit disant intégré à la collection INYE, comme un, parmi d’autres.
N’est pas artiste qui veut ? Nous ne sommes pas tous des artistes, loin s’en faut et sachons au moins le reconnaître.
Tout est à faire et c’est dans ce combat que malheureusement j’ai du m’engager, devant la grossièreté et les abus en la matière de la part de pratiquement tous ceux à qui j’ai permis de découvrir et de valoriser cette œuvre depuis 1999 !
Tôt ou tard, la Fondation Lobanov sera créée. Elle dénoncera les abus et étudiera la façon de reconnaître et de pouvoir vivre avec ces grands malades mentaux, qui jusqu’à aujourd’hui demeurent de grands marginaux, le plus souvent abusés et exploités, comme c’est le cas pour Lobanov.
C’est un souhait profond et légitime, même si le chemin est plein d’embûches.
Dom de Miscault- 8 mars 2012
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Un rappel, le 10 octobre 2000
À l’instigation du Docteur Vladimir Chestakov, tout à la fin des années 1990, qui avait été psychiatre à Afonino, des œuvres d’Alexandre Pavlovitch Lobanov venaient rejoindre un lot de travaux d’art-thérapie (dont un certain nombre provenant des archives de l’Académie de Médecine de Iaroslavl).
Ce fonds avait été rassemblé par le Docteur Vladimir Gavrilov, (qui n’a jamais exercé vraiment et encore moins à Afonino, mais donne des cours à l’Académie de médecine de Iaroslavl) et Irina Rehovsky, dans un premier temps, dans le cadre du Musée d’Art de la Ville de Iaroslavl qui dépend de Moscou à partir de 1998.
– En janvier 1999, j’exposai mes œuvres, à l’instigation de la mairie de Moscou, dans ce magnifique Musée de Iaroslavl qui à l’époque ressemblait au palais de la Belle au Bois dormant. C’est dans ce contexte que je rencontrais Irina Rehovsky et Vladimir Gavrilov en présence de la Directrice du Musée et de journalistes… Dès lors, je trouvais opportun et souhaitable de faire venir en juillet de la même année la SIPE (Société Internationale de Psychopathologie de l’Expression et d’art-thérapie) ainsi s’est tenu le premier symposium SIPE/ « INYE ». J’ai fait alors venir des œuvres de ce fonds, particulièrement celles de Lobanov et Kaliakine mais pas seulement pour l’exposition de la SFPE au Palais des Congrès de Paris en Juin 2000…
Les œuvres d’Alexandre Pavlovitch Lobanov seront dès lors reconnues et nos amis russes en envoyaient des août 1999 à la Collection d’Art Brut de Lausanne et fêtaient les 75 ans de notre nouvelle star, au Musée de Iaroslavl ! Les oeuvres de Lobanov furent donc exposées au Palais des Congrès de Paris en 2000 et remarquées par Madeleine Lommel (voir article, page 81 – Rencontrer Aleksander Pavlovitch Lobanov – Aleksander Pavlovitch Lobanov, Auteur d’Art Brut les Éditions Aquilon, février 2007).
En octobre 2000 Dominique de Miscault emmène et introduit M. Bruno Decharme à Iaroslavl où il aura l’autorisation à titre privé et scientifique de filmer quelques minutes, Alexandre Lobanov. Ce qu’il fit avec une petite caméra que Dominique tiendra quelques minutes pendant que ces messieurs Decharme & Gavrilov se faisaient offrir des œuvres par Alexandre Lobanov ! J’avais honte et dès lors je comprenais à qui j’avais vraiment à faire. Étaient présents dans cette petite pièce réservée aux visites, de l’hôpital, Alexandre Lobanov bien sûr, un psychiatre, une infirmière, Vladimir Gavrilov et moi-même (j’ai pris un certain nombre de photos que j’ai donné aussi).
Ensuite Monsieur Decharme en a tiré un documentaire (7mn) dont il s’est gardé les prérogatives sans mentionner ni ses sources ni les engagements oraux, ce qui est coutumier en Russie, qu’il avait pris à l’égard de ceux qui lui avaient ouvert les portes. Dominique de Miscault
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Octobre 2010
Depuis plus de quarante ans la société de consommation comme un bonbon succulent envahit et obscurcit corps et consciences.
Les douleurs les plus insoutenables n’ont pas le droit d’être exprimées sauf si ! SAUF SI elles peuvent être avalées tel un marché potentiel : ventes par le biais de livres, d’articles, de films, de voyages et autres fariboles. Finalement l’Art brut n’a pas échappé à ce raz de marée planétaire. Devenu, art de salon de cuir blanc, il est aujourd’hui entre les mains de marchands ou joueurs français ou autres aventuriers de petite taille mais non moins arnaqueurs !
Dans ce contexte Lobanov, la dernière grande découverte, quoiqu’on en dise continue d’être courtisé ou plutôt est pris en otage ! Deux pleines pages et deux photos dont l’une affiche 6500 € (quatre photos d’œuvres) lui sont octroyées dans le numéro hors série N°4 d’artension ! Le magazine de l’art vivant ou plus justement du faire valoir… à qui mieux mieux il s’échine à gloser pour mieux vendre sans se soucier le moins du monde des ayants droits ou de ceux qui y sont naturellement affiliés avant qu’ils ne puissent se réveiller pour de bon. Vite vite et sauve qui peut, Aloïse en figure de proue, ça ne mange pas de pain et ça « rapportera » gros.
Lobanov sans pérennité, quelle aubaine surtout si on s’échine à brouiller les sources et oublier comment il est arrivé dans vos poches messieurs et mesdames complices de artension Hors série !
On en lit des fadaises et des bêtises ! Monsieur Berst ne peut pas coucher 14 lignes sans erreurs notoires !
Je ne savais pas et bien sûr puisque c’est complètement faux qu’Almazov était dans le même hôpital que notre Lobanov ! brumes des origines ou comment charmer le client.
Le clou c’est la biennale de Moscou où Lobanov a été exposé, (mais il l’aurait été quand même), par une entourloupette de Monsieur Decharme et de sa maître à penser qui ont su « séduire » Jean Hubert Martin quelques mois avant la dite biennale en le poussant, non sans de subtils détours, à la présidence du jury de thèse de sa femme. Parcours semé d’embuches, bien orchestré depuis10 ans ! Enfin, ladite Barbara sa thèse en dépoche malgré les aides musclées de sa garde rapprochée d’abcd pouvait être propulsée vers des horizons au combien sereins. Heureuse appât par delà la trop splendide « collection » pour en être vraiment une ! Dans le même numéro, on laisse clairement entendre que la toujours Madame Safarova coordonne les colloques au Collège International de Philosophie : Raccourci publicitaire bien compréhensible dans ce contexte, il y aurait cependant quelques nuances à apporter et quelques ambiguïtés à lever en la matière pour ne pas continuer à tromper un public qui naturellement ne demande qu’à se boucher les yeux pour éviter tout conflit réel !
Dans ce numéro tous y est ! Le bluff est à son comble ! Jusqu’à quand laisserons-nous faire joujou avec le drame des autres ! Et je peux assurer que j’en suis directement victime, ce qui explique ma colère. Dominique de Miscault octobre 2010
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Alexander Pavlovitch Lobanov est une authentique figure d’art brut, la dernière vraie découverte à ce jour.
Il est né à Mologa, en Russie, en 1924, petite ville qui sera engloutie progressivement à partir de 1940 par la mise en eau du barrage de Rybinsk (les grands travaux – VPK – commandités par Staline dès 1932, qui seront exécutés par les prisonniers des goulags de la Volga).
Autour des années 40 la famille de Lobanov se réfugie à Iaroslavl (à moins de 200 Km au nord-est de Moscou sur la Volga).
Alexandre qui était devenu sourd et muet entre 3 et 5 ans ne peut plus être assumé par sa mère veuve dès la fin de la guerre, car il est aussi handicapé mental – il sera interné en 1945 puis déplacé à Afonino où il décèdera en 2003.
Après une période de grande violence, autour de 1963, il se met et à créer en dessinant et en 1965 travaillera avec Guénady le chauffeur de l’hôpital l’amènera à Iaroslavl se faire photographier.
Son œuvre ne sera reconnue qu’en 1999. Il acquiert de ce fait une pension et une « carte d’identité ».
Depuis, avec la reconnaissance sur le marché mondial et le vide juridique qui
entourent ce type d’expression, son œuvre est l’enjeu de bien des convoitises.
Le travail d’Alexandre P. Lobanov est d’autant plus intéressant qu’il met à jour l’iconographie soviétique en regard de la maladie psychique. Il ne faut oublié qu’il était sourd et muet.
Dominique de Miscault, février 2009