Le JCD de la semaine 10
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Alexander Pavlovitch Lobanov est une authentique figure d’art brut, la dernière grande découverte à ce jour.
En 1924, il nait à Mologa, en Russie, petite ville qui sera engloutie progressivement à partir de 1940 par la mise en eau du barrage de Rybinsk (les grands travaux – VPK – commandités par Staline dès 1932, qui seront exécutés par les prisonniers des goulags de la Volga).
La famille de Lobanov se réfugie à Iaroslavl (à moins de 300 Km au Nord-est de Moscou, sur la Volga) autour des années 40 comme nombre d’habitants de cette région.
Alexandre, l’ainé d’une fratrie de trois, sourd et muet à la suite d’une méningite, contractée avant l’âge de cinq ans, ne peut plus être assumé par sa mère devenue veuve pendant la guerre. L’handicape de Lobanov se double d’une maladie mentale – il sera interné en 1945 à Iaroslavl puis déplacé à Afonino où il décèdera le 21 avril 2003. Après une période de grande violence, qui durera presque 20 ans, autour de 1963, il se met à dessiner et peindre et en 1965 travaillant avec Guénady le chauffeur de l’hôpital il ira à Iaroslavl et grâce à son ami Guénady il se fera photographier. Ces séances de photographies feront l’objet au cours des années d’un vrai travail de réparation. Lobanov se mettra en scène au sein de ses œuvres.
Son œuvre ne sera reconnue qu’à partir de juillet 1999. Il acquiert, pour son anniversaire au Musée des Beaux arts de Iaroslavl, début septembre 1999 une pension et un « passeport ». Depuis, avec la reconnaissance sur le marché mondial et le vide juridique qui entourent ce type d’expression, son œuvre est l’enjeu de bien des convoitises.
Le travail d’Alexandre P. Lobanov est d’autant plus intéressant qu’il met à jour l’iconographie soviétique en regard de la maladie psychique.
AFONINO : avec référence à Lobanov
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