Details

Alexander Pavlovitch Lobanov is an authentic figure of « art brut », the latest great discovery to date. He was born in 1924, in Mologa, URSS, a small town which was to be suck in gradually from 1940 onward by the filling up of the Rybinsk dam (the Big Works – VPK – financed by Stalin since 1932, which will be carried out by the prisoners of the Volga goulags). In 1937 Lobanov’ family took refuge in Iaroslavl, less than 200 km North-East of Moscow on a tributary of the Volga river.

Alexandre who became deaf and dumb between 3 and 5 years old could not be taken on by his mother any longer, because he was handicapped – he will be put under restraint in 1945, then moved to Afonino where he will die in 2003.

After one period of great violence, around 1963, he begins a creative work in drawing and in 1965, he will work with Guenady, the hospital driver, who will bring him to Iaroslavl to have his photo taken. His work will be recognized only in 1999. He therefore acquired a pension and an « identity card ». Since then, owing to the recognition on the worldwide market and the legal gap concerning this type of expression, his work is at stake in many covetousnesses. The work of Aleksander P. Lobanov is all the more interesting because it reveals the gist of the Soviet iconography by confronting it to his psychic disease.

Dom de Miscault February 2009

 


Aujourd’hui 6 juillet 2023, un retirage d’un négatif « volé » en 2001 par un psychiatre/collectionneur de Lille réapparait et est offert au grand public à 300 euros dans un cadre qui n’a rien d’original ! J’ai la preuve de ces dérives

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Cette biologiste, ci dessous, rencontrée en octobre 2000 à Iaroslavl est décédée quelques mois plus tard. Elle avait étudié à la demande de Vladimir GAVRILOV les procédés de Lobanov (papier, encres, pastilles de couleurs en vente à l’époque.
En 2000 il n’y avait pas encore de faux qui ont progressivement envahi le marché, rejetant la vérité et l’authenticité de l’œuvre et le courage et les voix de celle et ceux qui la défendent jusqu’à aujourd’hui dans un SILENCE ASSOURDISSANT.

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PRÉCISIONS DE DOM DE MISCAULT 2018

Là où le malentendu advient … entretenu pendant plus de 15 ans
Autour d’Alexandre Pavlovitch Lobanov et son œuvre

L’auteur et son œuvre ne seront reconnus qu’à partir de septembre 1999.
Les circonstances de la mise en lumière de Lobanov sont décrites dans mon livre page 81. Livre que le Docteur Guy Roux m’avait vivement incité à écrire, POUR LE RESTE JE ME SUIS DÉBROUILLÉE. J’étais devenue relativement proche de Guy Roux depuis qu’il avait repris la SIPE en 1994 et qu’il avait organisé un colloque à Pau où sa découverte majeure, grâce à sa fille† brocanteuse, du « Plancher de Jeannot » m’avait éblouie au sens fort du terme. Je soulignerai, ici et maintenant, que ce n’est qu’après le colloque organisé début juillet à Iaroslavl entre INYE et SIPE, à mon initiative, encouragée par Guy Roux et à la suite de mon exposition au Musée au tout début de l’année 1999 que, l’anniversaire d’Alexandre P. Lobanov est fêté début septembre au Musée des Beaux-Arts de Iaroslavl ! Lobanov acquiert de ce fait, une pension et un « passeport » avec force média et congratulations ! Dès lors Lobanov se reconnait à la télévision et cessera peu à peu d’avoir besoin de s’exprimer sur du papier, il a 75 ans. L’œuvre n’aurait-elle été qu’un appel au secours voire un passe-temps du patient qui serait passée par l’identification aux puissants dont les photos ornaient les murs de l’hôpital, pour ensuite se projeter à travers eux et se découvrir lui-même jusqu’à ce jour de septembre 1999 ? Ou bien Alexandre Pavlovitch avait-il fait le tour de sa question artistique dont le matériau et la technique fort simples et rudimentaires, la fatigue de l’âge aidant, en avait assez d’œuvrer ?

Plusieurs phénomènes se sont alors superposés qui ont activé les disfonctionnements :
L’arrivée de Poutine, supporté par le KGB qui destitue Eltsine et Loujkov, facilita et encouragea les avidités commerciales dans toutes les villes de Russie. Dans ce nouvel état d’esprit plein de promesses, les frères Gavrilov bien introduits, ayant l’oreille de quelques notables de Iaroslavl ont pu impunément agir à leur aise durant les premières années de cette reconnaissance venant directement de l’Ouest. D’autant plus facilement que je leur apparaissais telle, une vraie oie blanche, tandis que mon seul objectif était d’ouvrir des perspectives et faire connaître la Russie ! Il est vrai que je n’ai jamais prétendu à rien sinon faciliter les liens. Idéaliste jusqu’à aujourd’hui et malgré toutes les vicissitudes, je croyais encore à l’honnêteté de mes compatriotes et autres amis russes ! Tandis qu’en 2000, un nouvel ambassadeur de France est nommé à Moscou qui ne m’aurait pas plus aidée, à l’époque, que les précédents en Russie comme au Viet Nam, depuis 1992. Le même ambassadeur, ami depuis, était au Viet Nam de 1989 à 1993. Les distorsions d’interprétations sur la politique à mener sur le terrain étaient trop grandes et la période impossible au dialogue. Tout était trop neuf face à la lourdeur de nos institutions respectives à l’Est comme à l’Ouest. Nos ambassadeurs étaient formés à une certaine vision relativement conservatrice quant à la politique française à mener dans ces pays relevant du bloc socialiste ! Donc il s’agissait de démarches en parallèles qui semblaient ne poser aucun problème à ce moment-là. Personnellement je n’avais pas besoin, à ce moment-là, du soutien de l’ambassade.

Je prévois et demande dès juillet 1999 à l’occasion du colloque à Iaroslavl, d’acheminer, certains travaux de Lobanov pour le Jubilé en 2000 au Palais des Congrès de Paris. Exposition de la SFPE qui provoqua une reconnaissance immédiate des œuvres de Lobanov. Dès le soir du vernissage, Madeleine Lommel et Michel Nedjar s’extasiaient devant les six travaux de Lobanov que j’avais photographié vaille que vaille pour le catalogue. Une nouvelle voie fut immédiatement ouverte. Le Docteur Béatrice Chemama-Steiner introduisant d’emblée son ami M Bruno Decharme que j’emmenais début octobre 2000 en Russie. Ce fut non sans mal que je canalisais les pseudo caprices de Monsieur Decharme qui à force vantardises se faisait passer auprès de la direction du Musée de Iaroslavl comme le descendant de Pouchkine s’attirant ainsi des faveurs imméritées au moment du bicentenaire du célèbre poète. Ce dérapage mythomaniaque parmi tant d’autres a été facile à débusquer. Publicité oblige !
Ma situation tout à fait singulière en France comme en Russie a été immédiatement utilisée contre moi, au lieu d’être valorisée et reconnue : Le courage n’étant pas une vertu valorisée de nos jours…

La mort de Lobanov en 2003, signe, le début d’une dérive qui semble, depuis peu, s’éteindre. L’œuvre d’autant plus intéressante qu’elle éclaire l’iconographie soviétique d’une façon singulière mais non moins poétique.
Après les années 2000 des vagues de coups de forces des agents de l’art singulier, à la conquête d’une reconnaissance sur le marché mondial qui s’imposent peu à peu non sans quelques adaptations seraient intéressantes à analyser mais ne sont pas l’objet de cet article. Il n’en demeure pas moins qu’un médium déterminant fut la revue Raw Vision qui était lue en Russie dans certains milieux et qui était pilotée en France par Laurent Danchin. Laurent Danchin qui avait été très proche de Madeleine Lommel avant de s’en éloigner. Soulignons maintenant que depuis moins d’une dizaine d’années, l’avènement d’Internet et des différents sites ou réseaux sociaux ont accentué les dérapages noyant l’œuvre de Lobanov dans un no man’s land que le vide juridique accentue encore : L’œuvre de l’artiste d’Afonino ne relevant pas pour autant et loin s’en faut de l’art Thérapie.

En quoi Lobanov est-il une figure emblématique de l’ex URSS ? Le lieu et l’époque mêmes de sa naissance sont déjà significatifs. Le jeune Alexandre côtoyait, journellement les prisonniers, forcés d’effectuer les travaux dans le cadre des grands travaux du VPK … Sa terre natale disparait sous les eaux. Sa famille sera déportée à la fin des années 30 à Iaroslavl… Son père, tuteur de la famille, meurt avant la fin de la guerre, et en 1945, sa mère abandonne son fils ainé. Même si elle vient le voir à l’Hôpital, Alexandre a été trahi : enfermé et oublié, le jeune homme le ressent comme tel. Alexandre à Afonino, y vivra plus de 55 ans, comme tous les paysans de la région dont les vraies distractions sont les courses en ville ou la chasse … très agité, jusqu’au début des années 60, il se mettra finalement à peindre et dessiner grâce à la complicité du personnel soignant, qui était jusqu’à la fin des 1990 aussi déshérité que les patients.

L’ouverture sur le monde. La chute du mur comme appel d’air
Si durant les années 90, l’ouverture de l’ex URSS restait frileuse avec Eltsine, qui aux dires des opposants dilapidait les ressources minières et autres de son pays, encouragé par ses soutiens inespérés en Occident, il a néanmoins initié une apparente fluidité touristique et encouragé bien des marchés y compris artistiques. Les premières grandes expositions à Moscou étaient émouvantes de fraicheurs.
J’ai pu comparer avec l’ouverture du Viet Nam dès 1992 où j’étais bien accueillie. Lors de mes premiers séjours et faute d’hôtels, j’habitais la Maison d’hôte de Bien Hoa ou visitais les sites des plus importants hôpitaux psychiatriques du Viet Nam au Sud comme au Nord. En Russie, l’appel d’air était réel et Alexandre Lobanov décède à Afonino en avril 2003, RECONNU. Sa reconnaissance, dès 2000 avait dépassé les frontières de la Russie. Chez nous, il a été exposé à Villeneuve d’Ascq dans le cadre de la planète exilée en 2001. Tandis qu’au même moment, M Decharme diffusait son film dont les prises de vue, en ma présence, n’avaient été autorisées en octobre 2000 qu’à des fins scientifiques. À Afonino, Bruno avait filmé sans contrainte, avec sa toute nouvelle caméra numérique sans, bien sûr, l’assentiment de personne. Un tel culot confond tout interlocuteur proche de la misère humaine. Je me souviens d’avoir même filmé quelques minutes dans le « petit salon » tandis que ces messieurs sollicitaient, avec force insistance Lobanov, pour s’accaparer des oeuvres … Le film fut vite monté et projeté au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand, Édition de 2001du 26/01/2001 au 03/02/2001 et à Beaubourg juste avant le vernissage de l’exposition La planète exilée au Musée de Villeneuve d’Ascq le 1er juin 2001. Igor Gavrilov était venu non seulement pour le vernissage où il fut mal compris et interdit de parole mais aussi pour récupérer chez M Decharme les plus beaux Lobanov, soustraits abusivement. Il en fut de même, pour les négatifs prêtés à Philippe Mons, au conseil d’administration de Villeneuve d’Asq qui projetait une expo dans ses locaux en 2002. Mais ici, aucun succès de retour… Le psychiatre étant plus roué que le publicitaire soucieux de son ego ! J’allais à la seconde projection du film, à Beaubourg, flanquée de Bernard Capelier, qui avait été psychologue à l’Hôpital Sainte Anne à Paris, Bernard, proche des Docteurs Béatrice Chemama-Steiner et Claude Wiart, devait intervenir si jamais j’osais rétablir les faits ! Peine lui en a pris l’oiseau Decharme s’envola dès la fin de la projection et il n’y eu pas de discussion ! De-même des années plus tard à Dijon dans le cadre d’Itinéraires singuliers, le film pourtant programmé ne sera même pas projeté puisque j’étais présente ! En 2002, à Poitiers, à la Maison des sciences de l’homme, exposition organisée par des proches, profitant de l’aubaine, Vladimir Gavrilov se sentit autorisé à jouer le jeu de l’argent et s’y complaisant vaille que vaille, sans doute jusqu’à aujourd’hui.

À MOSCOU Proche de l’Académie des Sciences de Russie etc. et grâce à l’aide du prestigieux prix Nobel Aleksandre Mikhailovich Prokhorov que nous connaissions bien, qui avait sollicité, pour mes expositions à Moscou, l’accord, par des lettres que je détiens, début 1997, du patriarche de Moscou et de la Russie Alexy I, je n’arrivais pas, pour mon exposition personnelle à Iaroslavl sans quelques atouts renforcés par mon travail aux seins d’institutions russes prestigieuses mais bien sûr en dehors des marchés qui se développaient en parallèle !

Tandis que les avenirs de Eltsine et Loujkov s’obstruaient, une brèche s’ouvrait :
ou la force impromptue du vivant !
En effet, la chance de Loujkov avait tourné, dès le moment où Boris Eltsine avait nommé Vladimir Poutine, premier ministre en août 1999. À sa nomination, Vladimir Poutine est encore inconnu, mais il était soutenu, par le KGB très puissant jusqu’à aujourd’hui. Iaroslavl à cinq heures de train, sur la Volga est un pôle touristique incontournable : tous les bateaux de croisière sur la Volga s’arrêtent à Iaroslavl. La ville historique est complétée par un pôle pétrochimique important d’où l’avènement d’oligarques puissants qui gouvernaient en relevant la ville encore à l’abandon. Depuis 1997, en marge des puissants qui investissent progressivement le paysage politique, des personnalités de la ville, telle la Directrice du Musée des Arts Nadiejda Léonidova Petrova, qui dépend de Moscou ou les frères Gavrilov aux ambitions non dissimulées faisaient partie des officiels.

Épisodes des soi-disant collectionneurs. Le renversement du sens
Dans le foisonnement, des années 90 en Europe, en ce qui concerne la montée progressive sur le marché, de l’art dit Brut qui a tendance aujourd’hui, à prendre l’appellation singulier, tous les stratagèmes sont permis ou plutôt tous les compromis sont autorisés : on laisse faire mais qui laisse faire ? On assiste jusqu’à maintenant à un véritable effondrement moral. Les marchands déguisés en collectionneurs et d’authentiques psychopathes ne sont plus visibles, tant nos sociétés ont perdu par la force du développement, peu à peu leurs repères ancestraux et évoluent en parfait déséquilibre tel le tableau The Blind Leading the Blind de Pieter Brueghel l’Ancien (1568). Nombre, de ces soi-disant collectionneurs occidentaux se sont crus autorisés à se jeter sur l’œuvre de Lobanov, au prétexte qu’il fallait la « sauver » ou la faire connaître !
Mais, côté russe, on n’en connait pas moins, depuis des décennies ce que veulent dire collections et archivage même sur fond de propagande. Il n’en demeure pas moins que depuis l’effondrement de l’URSS, chacun cherche tous les moyens de s’en sortir et l’argent n’a pas plus d’odeur que chez nous. Deux conceptions de vie vont s’affronter en toute méconnaissance l’une de l’autre. Je n’avais aucune autorité pour m’imposer sinon constater les dégâts et les dérapages en direct… Et ce, allant crescendo jusqu’à la rétrospective à Lausanne 2007.

En 2006, j’avais emmené Lucienne Peiry, apparemment la personnalité compétente en la matière à Moscou et Iaroslav. Un moindre mal dans la perspective d’une rétrospective Lobanov à la Collection de l’Art Brut. Lucienne Peiry, à la fin du séjour fera bien piètre figure au musée d’Art Contemporain de Moscou, après qu’elle eut raflé sa mise à Iaroslavl auprès de Vladimir Gavrilov qui n’était absolument pas psychiatre et encore moins professeur sinon qu’il donnait quelques cours de médecine à l’Académie de Médecine de Iaroslavl, ce que j’ai appris, à mon grand dam, après l’édition du livre par d’authentiques professeurs de Iaroslavl ! Cette clarification élucida à l’évidence, bien des discordances qui me troublaient depuis 1999.

L’ouverture des Provinces russes sur le monde occidental s’est faite progressivement Iaroslavl fut sûrement un des premiers oblasts sollicités dès 1997. Une délégation de Kassel était venue investir à Iaroslavl et dans le cadre d’échanges culturels, Vladimir Gavrilov, proche de la Mairie avait été immédiatement sollicité pour participer à la Documenta –X, satellite Programme de Kassel pour exposer quelques-uns des travaux d’INYE, créé pour l’occasion. Quelques œuvres de Lobanov devaient faire partie de ladite collection mais rien ne le confirme – En tout cas, au tout début 1999, le dépliant INYE relatif à cette prestigieuse exposition de Kassel, dont j’ai des exemplaires ne mentionnait aucunement Alexandre Pavlovitch Lobanov ! L’ensemble des preuves ayant été trafiqué depuis, grâce au prodigieux logiciel Photoshop. La propaganda faisant toujours des merveilles, il est très difficile, voire impossible de s’en faire une idée juste et d’avoir des preuves même si on devrait préjuger que dans ce milieu et qu’entre gens honnêtes, il ne devrait y avoir aucun problème. Je reste la seule témoin ! D’autre part pourquoi, à la demande de Gavrilov, Inna A. Ivenskaya, la chimiste et expert de Durer, étant très rapidement décédée, avait-elle dû analyser la chimie des œuvres de notre artiste dès 2000 ? Après notre passage en juillet 1999, ayant repéré deux peintures qui se détachaient largement du reste, exposées sur un coin de table du Jazz Center où les travaux d’INYE faisaient l’objet d’une petite exposition à la fin de notre colloque, je proposais dès mon retour au Bureau de la SFPE dont je faisais partie que des travaux russes soient exposés pour le Jubilé au Palais des Congrès en Juillet 2000. J’ai moi-même photographié et introduit les œuvres d’INYE chez le Dr Béatrice Chemama-Steiner, pour le catalogue de l’exposition. Après que les travaux aient transité par Poitiers, ville jumelée depuis août 1970 avec Iaroslavl, mais dont curieusement les relations ne se perpétuaient qu’entre deux personnes des Mairies concernées jusqu’en 2001. En ce qui concerne, les œuvres de Lobanov, jusque-là personne n’avait repéré l’aubaine. Les Lobanov n’était même pas encadrés sur ce coin de table du Jazz center. Il aura fallu l’œil officiellement reconnu de Madeleine Lommel et de Michel Nedjar au vernissage du Palais des Congrès pour déclencher la déferlante ! Ce que Madeleine a regretté jusqu’à sa mort. Je n’étais pas, en ce qui concerne la production en milieu psychiatrique du côté du marché de l’art et ne le suis toujours pas et n’ayant aucun moyen de me défendre je n’ai pu qu’observer, dénonçant de toutes mes forces, les dérives et malhonnêtetés de la situation dont je fais les frais jusqu’à aujourd’hui. Dès le jubilé à Paris en 2000, où, bien sûr j’avais fait ce qu’il faut pour que Vladimir Gavrilov soit invité et qui habitait chez moi etc. Ce moment était tellement étonnant pour lui qu’il ne pensait jamais revenir et avait acheté un costume qu’il ne pensait jamais remettre ! Plusieurs fois par la suite je l’ai aidé et hébergé, lui, sa femme et bien d’autres. Nous avons donc grâce aux dons divers et surtout de l’Aracine embelli et étoffé la collection INYE qui avec cet apport a pu effectivement revendiquer le statut de collection. Mes relations avec les personnalités de Iaroslavl et sa Mairie n’ont jamais été mauvaises même si à cause de malentendus compréhensibles elles se sont distendues depuis une dizaine d’années mais nous ne sommes pas encore morts.

Pour les russes l’argent de l’Ouest tombait du ciel et il était naturel
et normal de s’en saisir.
Pour moi l’essentiel était de faire connaître l’auteur d’Afonino
Le premier dossier Lobanov que j’avais envoyé fut à la Halle Saint Pierre en 2000/2001 mais sans succès ; je ne faisais pas partie du sérail et inconnue de Martine Lusardy. Je me demande encore aujourd’hui si les apparatchiks en place à l’Est comme à l’Ouest, sont vraiment des connaisseurs en matière artistique ! Ensuite, cela n’a pas été difficile de trouver des lieux d’expositions. De mon côté, je m’y suis employée souvent à mes frais, alors que je découvrais, sans enthousiasme et souvent avec dégout, ce petit monde de l’art singulier.

L’essentiel pour moi étant de protéger l’œuvre, ce qui malgré tout fut fait et est fait D’une part Vladimir Gavrilov a vu qu’il ne pourrait pas impunément et indéfiniment essayer de se remplir les poches même avec le soutien occulte du Musée des outsiders de Moscou dont la figure emblématique et typiquement soviétique, Vladimir Abakumov n’a eu de cesse de sortir son épingle du jeu. Pittoresque personnage qui a pris une part importante dans la thèse d’Elena Prosvetina soutenue le 15 décembre 2012 à l’EPHE. Thèse de doctorat en anthropologie « Nous aussi sommes créateurs » Variations russes sur quelques autres de l’art du XXè et XXIè siècles.
Durant ces années et depuis le premier colloque à Iaroslavl, une autre figure, Elena Glotova prenait systématiquement une part importante dans les quiproquos qui se sont installés progressivement et accentués après la mort de notre artiste. Elena parle parfaitement français. Originaire de Iaroslavl, elle est mariée au fils d’un prestigieux mathématicien moscovite et très proche d’Abakoumov. Vladimir Abakumov, d’une famille de notables soviétiques né en Chine, géra la Galerie Tretiakov puis ouvrit le Musée des outsiders tout à la fin des années 90. Aujourd’hui, il s’est réfugié avec « sa » collection au Monténégro alors que sa sœur est mariée avec un genevois professeur de mathématiques, connu de Madeleine Lommel, dont la proximité avec la Collection de l’Art Brut à Lausanne n’est pas sans rapport. Le Docteur Gavrilov n’a plus suivi Abakoumov se cantonnant d’un approximatif métier d’art thérapeute.

Dans ce petit monde bien particulier soucieux de faire monter les enchères, à l’Est comme à l’Ouest, la seule vraiment professionnelle est Suzanne Zander à Cologne qui s’est donnée la peine de me téléphoner en août 2006 pour me prévenir que M Decharme dont les motivations étaient très éloignées des miennes pour ne pas dire antagonistes, mais qui pourtant avait été introduit à Iaroslavl en octobre 2000 par mes soins et dont la conduite singulière en bien des points, ce qui s’est confirmé par la suite m’a valu bien des ennuis, dont mon exclusion du bureau de la SFPE ! Eh bien, Suzanne Zander m’apprenait que ce dernier et son entourage voulaient me faire un procès ! Et pourquoi donc ? Ce à quoi elle leur avait répliqué que j’étais la seule qui ne s’était fait aucun centime avec Lobanov. Ce qui est toujours vrai. Par contre j’ai été en proie à de prodigieux manipulateurs, y compris à Lausanne et après la rétrospective de 2007. J’ai dû me battre pour rapporter moi-même les œuvres, bien sûr à mes frais, en Russie. Heureusement, un projet de film documentaire de 52mn m’a permis de différer l’angoisse de la situation. Maintes péripéties seraient à raconter mais je ne veux retenir ici que les plus significatives. À la fin de l’été 2007 je rapportais la quasi-totalité des œuvres exposées à Lausanne à l’association INYE, non sans quelques épisodes rocambolesques qu’il faut mentionner ici.

Ou comment les œuvres sont rapportées quasi miraculeusement à Iaroslavl
C’est l’épisode du retour à Paris, d’une partie des œuvres sorties de Russie, puisque chacun avait fait son petit marché sous la protection de la direction du musée de Lausanne, qu’avec Pierre Alain Saguez nous repartions en train affublés de LA VALISE usée par les années ou une similaire à celle qui était sous le lit de Lobanov, contenant la plus grande partie des œuvres exposées à Lausanne. Une panne de locomotive à Vallorbe nous a évité le passage des douaniers ! Lobanov était-il avec nous ? Lors de notre séjour à Afonino, nous apprenions, cet été 2008, que le Docteur Gavrilov avait oublié de dire à l’hôpital comme à la famille mais très éloignée du patient d’Afonino que Lobanov était connu et reconnu largement en dehors des frontières de la Russie. L’année suivante, un matin de janvier, sur les conseils des directeurs de l’hôpital, je revenais pour rencontrer Guennadi qui m’a ouvert son garage avec plus de 120 œuvres, accrochées là depuis des décennies. SUFFOQUÉES, éblouies, nous sommes allées prendre un repas succinct en attendant le retour du directeur de l’Hôpital d’Afonino, le Docteur Mosin. À moins de 15 km Maslennikovo, il faisait -20 sur la terre natale de Valentina Vladimirovna Terechkova, première femme cosmonaute en 1963. Valentina Vladimirovna y est née le 6 mars, elle y a construit un musée dédié à son exploit. Le corps des cosmonautes forme un groupe nombreux très valorisé en Russie. Alexandre Lobanov et Valantina Vladimirovna sont donc deux remarquables figures de ce coin de campagne pas très loin de Toutaïev, historique et magnifique bourgade bordant l’impressionnante Volga complètement gelée en hiver.
Le Docteur Mosin, à qui j’avais été présentée, comme une quasi patiente, par Vladimir Gavrilov, quelques années auparavant me suppliait d’emporter les œuvres accrochées dans le garage de Guennadi ! Le directeur d’Afonino étant sans doute échaudé par l’attitude des Gavrilov qu’il n’avait plus vus depuis plusieurs années, telles des marionnettes disparaissant derrière la scène avec leurs promesses, après le décès de Lobanov, mais non sans emporter le dossier médical du prestigieux devenu « juteux » patient. Dossier qui bien sûr devait être rapporté, mais l’a-t-il été ? Ici encore nous sommes en Russie où un certain dilettantisme personnel devant l’institution et aussi ou surtout un sauve qui peut est de mise. … Je n’emportais RIEN d’Afonino, sinon des photos et je revenais quatre mois plus tard avec Bernard Chérot, devenu après le décès de Madeleine Lommel, Président de l’Aracine. Bernard n’a pu acquérir que la moitié des œuvres du garage de Guennadi, l’autre moitié s’étant volatilisée, quelque part en Russie, avec l’aide d’Elena Glotova. Afonino, est une institution d’État et les œuvres de Lobanov avaient été répertoriées à la Mairie de Iaroslavl dès 2007, échappant en partie au contrôle des Gavrilov. Les œuvres du garage de Guennadi lui appartenant depuis de très nombreuses années et en tout cas, étant considérées comme telles bénéficiaient, de ce fait d’un statut particulier. L’appoint financier que j’avais donné à Elena Glotova en janvier s’était aussi volatilisé ! En contrepartie je recevais un petit-faux Lobanov que je m’empressais de donner à Bernard Chérot pour compléter sa collection qui s’élevait maintenant à plus de 60 oeuvres authentiques. Les œuvres du garage sont tout à fait reconnaissables, ayant subi pendant des décennies les assauts du temps et des intempéries. Curieusement, elles forment l’essentiel de la collection de James Brett : Dernière figure marquante apparue sur la scène en 2008, homme d’affaire londonien, qui à force de conviction et autres intérêts aurait voulu récupérer des œuvres en ma possession, pour son exposition à Hobart, en 2017, un musée qui défie les codes, au Sud-est de la Tasmanie : le Mona mélange les époques, les provenances et les genres. Une institution qui rêve d’ouvrir un satellite à Genève. James Brett est un personnage sympathique qui reste dans les clous même s’il désirerait se donner une autre image, velléitairement à la recherche de ses origines orientales…

Le Livre
Dans ce paysage inédit, je remercie particulièrement Guy Roux qui m’avait poussée à réaliser un livre sur Lobanov, pour lequel j’ai donné une bonne partie de l’héritage de ma mère. Ce livre, reste à ce jour une somme inégalée. À l’image de cette période il révèle néanmoins quelques mensonges cachés sous de soi-disant fautes de traduction et certaines reproductions ne sont ni plus ni moins des faux faciles à repérer, leur facture expressive n’étant pas du même ordre. Ce livre n’en n’est pas moins le plus exhaustif quant à la production de Lobanov : Sans être un catalogue raisonné, ce qui aurait été impossible, étant donné les divergences de points de vue et les objectifs poursuivis par chaque partie prenante, depuis fin 1999 et en toute impunité. Il n’en demeure pas moins que quelques inexactitudes ont projeté sur le devant de la scène de la SIPE, le docteur Gavrilov qui en est toujours l’un des Vice-présidents ! L’Éditeur du livre s’est aussi volatilisé sans diffuser le moins du monde ce livre plein de promesses mais à compte d’auteur… De ce fait, l’affaire Lobanov légitimement m’appartient quand même un peu et j’en suis fière quoiqu’en pense le petit monde de l’Art Brut et de la psychiatrie. Le Docteur Jean-Gérald Veyrat peu de temps avant sa mort a tenu à me signifier extrêmement gentiment que lorsqu’il pensait à Lobanov, il pensait Dominique et vice versa !

Télescopages, recouvrements, brouillages en tous genres
facilitent l’effacement mais en vain
Aujourd’hui cette affaire est au point mort, Poutine a refusé la création d’une fondation au prétexte que je suis étrangère bien qu’ayant rempli toutes les cases administratives en temps et en heure avec l’aide précieuse et éclairée d’un jeune et brillant avocat d’affaire, d’origine kalmouk, Evgueny Ulumdziev rencontré au Lomonosov au début des années 2000. À ce jour toutes les parties intéressées ont été payées et j’ai effectué plusieurs voyages à Moscou pour ce faire après 2010.

En guise de conclusion, je m’appesantirai sur la notion de reconnaissance qui n’implique pas la notion d’argent bien au contraire. Le plus important pour l’artiste serait-il d’être reconnu et tous les moyens sont employés pour y parvenir.
Qui est artiste ? Des personnalités en porte à faux au regard d’un système sociétal ? Un type de personnalités à la sensibilité exacerbée ? Ou tout simplement des personnalités qui ouvrent de nouveaux champs d’investigation.
Qu’est-ce que l’activité artistique exige ? Non seulement un savoir-faire au niveau des médiums mais pas seulement loin de là. Le vrai créateur ouvre une nouvelle page du monde. Il éclaire un point encore méconnu, il se sent sûrement porteur d’un message qui lui est propre et qui lui donne la force de vivre.
En effet pas grand-chose à voir, dans le cas présent avec l’habileté d’exécution du ressort de l’artisanat ou même utilisé en art-thérapie à des fins pédagogiques. Lobanov non seulement nous fait sourire de la propagande soviétique mais nous pousse à en démanteler les rouages mortifères. Et pourquoi cette quête de reconnaissance ? L’œuvre est une contribution à l’Histoire de l’Humanité et mérite récompense. Tout simplement, tout travail mérite salaire ou à défaut une reconnaissance. Lobanov rejeté par tous qui n’a pas eu une véritable reconnaissance de son vivant puisque même dès 1999, il était l’objet de convoitises sordides.

Lobanov est tout simplement un vrai artiste à protéger du milieu muséal
Du point de vue de l’auteur, l’argent n’est et n’était pas la priorité. De mon point de vue aussi.
Lobanov n’a et n’avait pas eu besoin du marché pour se faire reconnaître même en Russie à Afonino. Il suffisait qu’il soit regardé et cela a été le cas même à Afonino durant son très long séjour, et ce, même dès le début de ses travaux, puisque Guennadi l’a pris en charge et le personnel aussi jusqu’à sa fin.

Lobanov n’a pas besoin d’être vendu, copié pour exister :
Lobanov n’est pas à vendre.
Nous avons seulement à le protéger dans la jungle muséale.
Le temps et l’Histoire feront le reste.
Lobanov EST dans son environnement prestigieux et historique.
La Fondation européano-russe autour de Lobanov sera là
pour aider à sa reconnaissance définitive.

 

August 18th to September 11th 2011 at Tsaritsyno – the Contemporary Russian Art Naif
Exhibition displays 2O works by Lobanov

Septembre 8th 2011 at 8pm à Tsaritsyno, Moscou (Russie) Dominique de Miscault
presents the Alexandre Lobanov catalogue


TAJAN in October 2010 auctions works by Lobanov. The catalogue is composed almost exclusively of
works belonging to Mr. Decharme who did not want to compete with collectors he esteemed
to be “weak” ! The N° 113 was not sold and the N° 114 was sold at 3570 €.

I am more than astonished by the origin noted in the catalogue as : Collection
Alexander Garilov, Yaroslavl, Russia? A lack of exactitude and authenticity is
prejudicial to an important collector as well as to a prestigious auction house
like Tajan . All that seems to reveal chosen objectives that ignore elementary rules
of honesty. Dom de Miscault


 

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